Comment avez vous obtenu votre diplôme ?
Ca fait vingt ans ou plus que j’aurais du l’avoir ………, en ce qui concerne le diplôme que j’ai reçu………à l’époque pour donner un diplôme de maître, les maîtres tardaient un peu car ils ne voulaient pas perdre l’élève. Car des que l’on formait l’élève celui ci partait pour créer son propre groupe. Et mestre João Pequeno voulait que je reste, alors je l’ai reçu qu’en 1994, grâce à Mestre Bobo qui lui a dit que s’il ne me donnait pas le diplôme c’est lui qu’il allait le faire. Du coup il se sont fâchés et mestre João Pequeno a dit : « C’est mon élève, c’est moi qui doit lui donner » Et là on a fait un évènement et j’ai reçu enfin mon diplôme de maître
Pourquoi avez vous voulu être maître, qui l’a décide ?
Non, qui a décidé en vérité c’est le « peuple », car tous les gens qui me voyaient jouer m’appelaient par le titre de maître et non de contremaître. Je crois a cause de ma façon d’être, de la manière dont je me comportais, la manière dont j’agissais avec les personnes, le respect que j’avais envers les gens, en prenant exemple sur les maîtres anciens que j’avais vu à Liberdade. Alors les gens trouvaient que j’étais déjà maître, que je pouvais enseigner. Dans une rode qui a eu lieu dans le fort Santo Antonio, Mestre Waldemar m’a vu jouer pour la première fois, quand je suis sorti de la roda il m’a dit : « Mon fils, tu es déjà prêt pour enseigner » et il a parle à Mestre João Pequeno.
Aviez vous envie d’être maître ?
L’envie…l’envie et la volonté je l’avais car c’était ma responsabilité de perpétuer le travail des autres maîtres
L’envie, comme je t’ai dit, c’était plus la préoccupation de conserver la propre culture de la capoeira angola et tout ce que j’ai appris. Pour pouvoir transmettre ça aux enfants et aux jeunes, les personnes qui ont vraiment besoin d’apprendre et de conserver cette culture. C’était plus pour ça que je suis resté aussi, et la responsabilité était aussi très grande, être maître est une responsabilité…en vérité…le maître est un peu comme un orientateur…
mais le vrai maître en réalité c’est celui qui est là haut…le maître c’est Dieu, et nous on remplit simplement un rôle, important, à cause de l’expérience qu’on a, la façon d’être, le charisme, la façon de parler, le respect qu’on a pour les personnes.
Ca c’est important dans la capoeira, parce que la capoeira ce n’est pas seulement jouer, la capoeira c’est beaucoup plus que ça, c’est quelque chose de beaucoup plus profond, une relation avec l’autre et soi.
La capoeira est dans tout l’univers de la propre vie de l’être humain. Je pense ainsi, je vois que c’est de ce côté là que l’on doit donner la continuité à ce travail, pas seulement moi mais ensemble avec les autres maîtres, les nouveaux qui sont en train d’arriver, et les autres qui m’accompagnent aussi, comme mestre Zé do Lenço, et des autres maîtres comme mestre Diogo, Gildo, mestre Pele, chacun a sa façon d’être mais ils ont la responsabilité de faire en sorte que les personnes apprennent, « que les personnes apprennent aussi ça », comme je te l’ai dit, c’est pas seulement taper, la capoeira c’est aussi savoir parler, il n’y a pas besoin de bagarres, : « Quand y en a 1 qui veut pas, 2 ne se bagarrent pas », c’est pas ça ?
Donc ce dicton, « quand y en a 1 qui veut pas, 2 ne se bagarrent pas », dans la philosophie de la capoeira, on ne doit pas se battre et ne pas chercher les « embrouilles » pour rien.
C’est pour ça qu’elle gère la violence tout le temps, si la majorité des gens pouvait s’harmoniser, cela n’arriverait pas
Comment devient-on maître ?
(A suivre page suivante ...)